Drêche de bière

Ainsi, plus le drèche est sombre, plus le procédé de séchage a été fort, et plus la digestibilité est altérée. L’auteur suggère dans un premier temps de se servir de la couleur qui permet de séparer les drèches en 3 catégories : sombre (mauvaise qualité), moyenne (qualité intermédiaire) et claire (bonne qualité).

Conservation drêche :

Pour conserver plus longtemps les drêches, elles peuvent être ensilées, en silo ou en balles rondes, c’est-à-dire qu’elles sont enfermées de manière hermétique sous une bâche plastique, de manière à laisser développer des fermentations anaérobiques qui vont permettre une diminution du pH par production d’acide lactique et une conservation de cet aliment.

 

Composition et valeur alimentaire

Plus concentré en protéines et en minéraux, à raison de trois fois la concentration de la céréale de base

Par contre, le gluten, protéine principale des céréales, ne comprend pas beaucoup d’acides aminés essentiels, et les drêches sont donc faiblement pourvues en certains acides aminés comme la lysine. Or elle fait partie des acides aminés essentiels, ne pouvant être synthétisé par l’organisme des ruminants, et elle joue donc un rôle important en alimentation animale. Par ailleurs, cette lysine est souvent peu digestible dans les drêches, certainement du fait de sa combinaison avec des sucres sous l’effet des réactions de Maillard qui se produisent lors des phases de chauffage.

Un faible niveau résiduel d’amidon ayant échappé au processus de fermentation est présent et représente moins de 4 % de la matière sèche.

 

 

Du point de vue minéral, les drêches présentent une forte teneur en phosphore en comparaison de la teneur en calcium, et il faudra donc veiller à ce que l’équilibre en minéraux de la ration soit bien rétabli. Elles sont également riches en soufre, qui peut, s’il est donné en trop grandes quantités, inhiber l’absorption d’autres minéraux comme le cuivre et le zinc. Par ailleurs certaines drêches de brasserie issues de cuves en cuivre peuvent présenter une teneur élevée en cet élément. Les levures ajoutées lors de la fabrication sont une source de vitamines, et rendent le phosphore déjà présent en bonne quantité plus digestible.

Le séchage influe beaucoup sur la qualité de la drêche. La température peut en effet affecter la digestibilité des protéines. La régulation de la fermentation, par un ajustement du pH, a aussi un rôle majeur. Elle « va modifier la fraction minérale ». La matière première joue bien entendu également sur la qualité nutritive de la drêche. Les drêches obtenues après séparation des sons s’avèrent plus riches en amidon.

Plus d’info

Porc

Les études américaines confirment une légère baisse de croissance et un indice de consommation un peu moins bon lorsque les drêches sont utilisées, notamment si l’éleveur les inclut en fortes proportions (plus de 20 % de la ration). Au niveau de la qualité de la carcasse, les porcs qui consomment des drêches en phase de finition présentent un gras moins ferme.

Volailles

La plupart des auteurs conseillent un niveau d’incorporation des drêches dans l’alimentation des volailles à hauteur de 10 % pour les animaux en phase de démarrage et de 10 %, voire jusqu’à 15 % pour les animaux en croissance et en finition. Toutefois, si le seuil de 10 % dans la ration sur l’ensemble de la période d’engraissement est franchi, les performances risquent de baisser nettement, et notamment le gain moyen quotidien et l’indice de consommation.

Drêches de brasserie : un sous-produit de l’orge, avec un taux de protéine égal à 20 % et une teneur en fibres aux environs des 14 %. Ce produit est peu utilisé dans l’alimentation des volailles.

Levure sèche de bière : riche en protéines (45 %) et de vitamine B, la levure sèche est un aliment de luxe surtout pour les poules productives et pour les poussins.

Pour les volailles, la teneur en lysine, comme en sodium – « essentiel pour les volailles, d’autant qu’il influe sur leur consommation » – nécessite par exemple un dosage très fin, détaille Fabien Skiba. Des essais ont montré que l’on pouvait incorporer jusqu’à 15 % de drêches dans les aliments à condition de très bien connaître le coproduit utilisé. Elles sont prisées pour les pondeuses et les « volailles label » car « les cahiers des charges imposent des contraintes d’incorporation minimales de céréales et coproduits de céréales », explique Mireille Huard.

 

 

 

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